Accueil Culture Livre | «Arts visuels en Tunisie : Artistes et institutions 1881-1981» de Alia Nakhli (Éditions Nirvana) : Un siècle d’histoire de l’art en Tunisie

Livre | «Arts visuels en Tunisie : Artistes et institutions 1881-1981» de Alia Nakhli (Éditions Nirvana) : Un siècle d’histoire de l’art en Tunisie

 

Le livre de Alia Nakhli «Arts visuels en Tunisie, artistes et institutions. 1881-1981», récemment paru aux éditions Nirvana, n’est pas conçu comme un livre d’art, mais plutôt comme un livre scientifique, un ouvrage de référence. Et ce qui aurait pu paraître une contrainte du fait des reproductions d’une iconographie ou de documents anciens est devenu un choix assumé.

Alia Nakhli est tombée dedans quand elle était petite. Enfant souvent pendue aux basques de sa mère journaliste, elle suivait celle-ci de musées en galeries, au gré de l’actualité culturelle, et des exigences de la page culturelle de notre journal commun. C’est dire si son enfance a baigné dans une atmosphère artistique, et que, à l’âge où les autres gamins déclinaient les noms des héroïnes de Disney ou ceux des Schtroumpfs, elle acquérait une étonnante familiarité avec la scène artistique tunisienne. Aussi est-ce sans surprise aucune qu’on la vit s’orienter vers des études en Histoire de l’Art.

Elève brillante, elle avait, grâce à une mention au baccalauréat, obtenu une bourse pour l’université de Strasbourg. Jeune encore, et craintive peut-être, elle ne signa pas l’engagement nécessaire. Sa mère, notre amie journaliste Samira Dami, furieuse de voir sa fille timorée, appela le célèbre peintre Nja Mahdaoui qui sut la convaincre. Elle signa donc et se retrouva étudiant l’Histoire de l’Art à Strasbourg. Puis on la retrouve à Paris, se spécialisant dans l’histoire de la Peinture Orientaliste.

De retour à Tunis, elle enseigne de 2010 à 2013…  à Kasserine au moment de la révolution. Ce qui donna des sueurs froides à sa mère.

Un mémoire, un DEA et une thèse plus tard, elle suit son fil conducteur, celui qui a sous-tendu tout son parcours : écrire un livre sur cette époque qui l’intéresse : 1881-1981. Soit un siècle d’une histoire de l’art où tout est né, tout s’est créé.

Les recherches n’ont pas toujours été faciles, car il n’y a pas beaucoup de publications sur cette époque, du moins dans le domaine qui l’intéressait. Aussi semblait-il nécessaire et urgent à Alia Nakhli de récolter, compiler, analyser, recouper et transmettre tout ce qu’elle pouvait récolter.

Une mission dans le cadre de l’exposition «L’éveil d’une nation» lui permit d’avoir accès à certains documents. La Bibliothèque nationale, les archives de certains privés, les interviews d’artistes fournirent le reste. Les articles de l’époque du journal la Presse furent mis à contribution. Les photos d’archives, les revues, quelques lettres complétèrent cette longue et patiente quête de savoir.

Son livre : «Arts visuels en Tunisie, artistes et institutions. 1881-1981», récemment paru aux éditions Nirvana, n’est pas conçu comme un livre d’art, mais plutôt comme un livre scientifique, un ouvrage de référence. Et ce qui aurait pu paraître une contrainte du fait des reproductions d’une iconographie ou de documents anciens est devenu un choix assumé.

L’écriture en est simple, accessible, échappant aux circonvolutions souvent confuses des universitaires.

Un ouvrage qui est certainement le premier à offrir un état des lieux aussi complet de l’histoire des arts plastiques en Tunisie, et qui fera référence.

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